Au Bénin, la reprise du procès sur la disparition de Pierre Urbain Dangnivo, ancien cadre au ministère des Finances, dévoile des pratiques intrigantes qui jettent une lumière crue sur le fonctionnement du régime de Boni Yayi. Entre implications suspectes et témoignages accablants, l’audience en cours soulève des questions sur la gestion du pouvoir à l’époque.
En effet, durant les audiences, l’ancien chef de la sécurité présidentielle, Séverin Koumasségbo, a avoué avoir reçu une somme de 1 million FCFA des mains de l’ex-chef de l’État. Cette information, associée à sa proximité avec d’autres protagonistes comme Donatien Amoussou et Julien Akpaki, ex-directeur général de l’ORTB, éclaire un système où des figures du pouvoir semblent directement liées à des actes obscurs.
Lors de son audition, l’un des accusés, Codjo Cossi Alofa, a affirmé avoir été manipulé pour incriminer Tchiakpè Jérôme, présenté comme un suspect par les autorités. Or, ce dernier assure ne pas avoir connu Dangnivo avant son arrestation.
Le tribunal a donc ordonné la consultation des archives des audiences tenues au palais présidentiel sous Boni Yayi. Ceci, afin d’appréhender le rôle des services de sécurité, notamment la garde présidentielle, dans cette affaire.
Par ailleurs, des actions attribuées à Donatien Amoussou, qui aurait exécuté des ordres liés à cette affaire, renforcent l’hypothèse d’une manipulation étatique visant à brouiller les pistes et à orienter les soupçons vers des cibles extérieures au cercle du pouvoir.
Pour l’heure, si aucune preuve tangible n’incrimine directement Boni Yayi, les anomalies relevées et les témoignages convergents mettent en cause la gouvernance de son régime. Les audiences pourraient conduire à des révélations embarrassantes pour l’ancien président dans les jours à venir.
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