Cardiologue, Martin Juneau dirige depuis plus de trente ans l’Institut de cardiologie de Montréal. Il publie Un cœur pour la vie, un plaidoyer pour la prévention des maladies cardiovasculaires. Interview.
Dans votre ouvrage, vous pointez du doigt la graisse, facteur de risque cardiovasculaire sous-estimé par les femmes…
En effet, il s’agit plus particulièrement de l’accumulation de graisse au niveau abdominal. Si vous êtes une femme – quel que soit votre âge – et que votre tour de taille est supérieur à 80 cm, c’est que vous présentez un excès de graisse abdominale.
Généralement, cette prise de poids localisée autour de l’abdomen s’accompagne d’une légère augmentation de la tension artérielle, de la glycémie et des triglycérides dans le sang, ainsi que d’une diminution du cholestérol-HDL dit “protecteur”.
On parle alors de “syndrome métabolique”. Les investigateurs de l’étude Interheartont montré que les femmes de moins de 65 ans touchées par ce syndrome métabolique avaient en moyenne 4,5 fois plus de risque de souffrir prématurément d’une maladie cardiovasculaire.
Qu’en est-il du stress chronique ?
Aujourd’hui, des centaines d’études confirment que le stress chronique est préjudiciable au cœur et aux artères, avec des effets délétères comparables à ceux de l’hypertension ou de l’obésité abdominale.
La réduction du stress grâce, par exemple, au recours à la méditation de pleine conscience devrait figurer en tête des priorités pour prévenir la survenue d’accidents cardiaques. En particulier chez les femmes, dont on sait que le cœur demeure plus vulnérable au stress.
On le constate notamment avec le syndrome de tako-tsubo ou “syndrome du cœur brisé”, qui survient lorsqu’une personne est exposée à un stress important ou à une très mauvaise nouvelle, et touche des femmes dans plus de 90 % des cas.
Que recommandez-vous pour prévenir ces accidents ?
En tout premier lieu l’arrêt du tabac ! S’agissant de l’alimentation, je conseille une alimentation de type méditerranéen qui a démontré son efficacité.
Aussi, d’importants travaux ont mis en évidence une réduction de 20% à 30% de la mortalité liée aux maladies coronariennes chez les végétariens, comparativement aux non-végétariens.
Côté activités physiques, une grande étude réalisée à Taïwan confirme les bienfaits d’une activité modérée telle que la marche… Et ce, 15 minutes par jour !
Pleine Vie
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