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lundi 7 avril 2025
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Faure pressenti pour succéder à João Lourenço comme médiateur de l’UA dans la crise entre la RDC et le Rwanda

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Un nouveau chapitre s’ouvre dans la délicate médiation de l’Union africaine (UA) dans le conflit qui oppose la République démocratique du Congo (RDC) au Rwanda. Après le retrait du président angolais João Lourenço, jusque-là médiateur désigné de l’UA, c’est désormais le chef de l’État togolais Faure Essozimna Gnassingbé qui est pressenti pour reprendre le flambeau. La proposition a été formulée par Lourenço lui-même et validée, le 5 avril 2025, lors d’une réunion virtuelle de l’Assemblée nationale de l’Union africaine.

Dans un message publié sur X (ex-Twitter), le ministre togolais des Affaires étrangères, Robert Dussey, a salué cette nomination en déclarant : « Nous nous réjouissons de cette proposition et confirmons la disponibilité du président Faure Gnassingbé à œuvrer pour la paix, la réconciliation et la stabilité dans l’Est de la RDC. » Le processus n’est cependant pas encore complètement bouclé. Il reste une ultime étape : la validation par l’Assemblée des chefs d’État et de gouvernement de l’Union africaine, via la procédure dite de « silence », qui consiste à acter une décision en l’absence d’objection formelle dans un délai donné.

Accueil réservé à Kinshasa

Du côté de Kinshasa, les réactions sont mesurées. La majorité présidentielle a « pris acte » de la proposition, sans toutefois afficher un enthousiasme débordant. Lambert Mende, député et membre influent de l’Union sacrée, a livré une analyse nuancée : « Le pouvoir n’a pas d’acrimonie particulière envers le président togolais. (…) Ce qui compte aujourd’hui, c’est de pouvoir parler avec le Rwanda, un État qui a agressé notre pays. Il faut absolument un facilitateur. Est-ce que Faure Gnassingbé est le bon ? Est-ce qu’il est pertinent ? Est-ce qu’il ne l’est pas ? Notre chef de l’État en jugera. »

Cette prudence reflète les inquiétudes latentes quant à la capacité du président togolais à jouer un rôle impartial et efficace dans un conflit aussi complexe et chargé politiquement.

Une mission à haut risque

Le choix du président togolais intervient dans un contexte régional marqué par l’échec de nombreuses tentatives de médiation. Depuis fin 2021, une demi-douzaine de cessez-le-feu ont été signés sans résultats durables. Plus récemment, le 18 mars dernier, les premières discussions directes depuis trois ans entre le groupe armé M23 et les autorités congolaises, prévues à Luanda, ont échoué. Le même jour, dans la plus grande discrétion, les présidents Félix Tshisekedi et Paul Kagame se sont rencontrés à Doha sous l’égide de l’émir du Qatar.

La mission confiée au Togo est donc aussi sensible que périlleuse. La crise dans l’Est de la RDC est alimentée par une multiplicité d’acteurs armés, des tensions ethniques et des ingérences étrangères, notamment via le soutien présumé du Rwanda au M23 — ce que Kigali dément régulièrement.

Faure Gnassingbé, médiateur crédible ?

Le profil de Faure Gnassingbé suscite déjà des interrogations. S’il dispose d’une certaine expérience diplomatique, notamment en Afrique de l’Ouest, certains analystes pointent ses choix ambigus lors des tensions entre la CEDEAO et les pays de l’Alliance des États du Sahel (AES). Le président togolais avait alors adopté une posture conciliante envers les régimes militaires de Bamako, Ouagadougou et Niamey, privilégiant des considérations économiques à la défense des principes démocratiques, au grand dam de plusieurs capitales ouest-africaines.

Ce précédent alimente aujourd’hui le scepticisme de certains observateurs qui doutent de la neutralité et de l’efficacité du président togolais dans le dossier explosif de la région des Grands Lacs.

Un test diplomatique grandeur nature

Si sa nomination est entérinée, Faure Gnassingbé aura la lourde tâche de renouer le fil du dialogue entre deux pays voisins que tout oppose aujourd’hui. Plus qu’un rôle de médiateur, c’est une épreuve de crédibilité qui l’attend, dans un contexte où l’Afrique peine encore à imposer des solutions endogènes à ses propres crises.

Le président togolais saura-t-il se hisser à la hauteur de cette mission ? Le continent tout entier  (et au-delà) observera avec attention ses premiers pas.

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