Depuis le début des années 2000, la Chine a considérablement étendu son influence en Afrique à travers des investissements massifs dans les infrastructures portuaires. Selon un rapport récent, près d’un port africain sur trois bénéficie d’une participation chinoise, qu’il s’agisse de financement, de construction ou d’exploitation.
Ces ports, situés sur des axes stratégiques, constituent des leviers cruciaux pour Pékin, tant sur le plan économique que géopolitique.
La façade atlantique africaine concentre 45 % de ces projets, suivie par la côte orientale (20 %). Cette expansion touche deux tiers des pays africains, et offre des opportunités de modernisation des infrastructures et de dynamisation des échanges commerciaux.
En effet, les ports modernisés facilitent l’intégration des économies africaines dans les chaînes de valeur mondiales et créent des emplois locaux, tout en répondant au déficit criant en infrastructures.
Cependant, ces investissements ne sont pas sans risques. Les contrats portuaires, souvent très longs, réduisent la souveraineté des États africains sur ces installations stratégiques.
De plus, la double utilisation civile et militaire de ces infrastructures soulève des préoccupations sécuritaires, notamment avec l’accueil croissant de navires militaires chinois.
Cette dépendance envers un acteur unique comme la Chine pourrait également perpétuer un modèle économique déséquilibré, centré sur l’exportation de ressources brutes et l’importation de produits manufacturés.
Ainsi, tout en dynamisant le commerce, la stratégie portuaire chinoise pose des défis majeurs pour l’Afrique en termes de souveraineté, de sécurité et de développement durable.
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