Aliou Bah, président du parti MoDeL, a été arrêté le jeudi 26 décembre 2024 à Pamalap, une localité située à la frontière entre la Guinée et la Sierra Leone. Il a été immédiatement conduit à Conakry, où il est actuellement détenu à la direction centrale des investigations judiciaires de la gendarmerie nationale.
L’arrestation de ce dernier, mise en cause pour « offense au chef de l’État », a provoqué une vague de réactions au sein de la classe politique et de la société civile, suscitant des appels à sa “libération immédiate”.
Dans une interview accordée à Guineematin.com ce vendredi, Abdoulaye Kourouma, président du parti RRD, a exprimé son désaveu vis-à-vis de cette arrestation, qu’il juge incompatible avec la charte de la transition et l’avant-projet de la nouvelle constitution en cours de vulgarisation. Il a également dénoncé l’intimidation des hommes politiques.
« Ce qu’il faut déplorer, c’est que la charte de la transition et l’avant-projet de la constitution en préparation garantissent pourtant à chaque citoyen le droit de circuler et d’exercer ses activités socio-politiques.
Il est vraiment regrettable de voir des citoyens humiliés ou interpellés dans des conditions inhumaines. C’est un comportement inacceptable, et nous condamnons fermement cette intimidation visant les acteurs politiques », a déclaré Abdoulaye Kourouma.
Le président du RRD a toutefois souligné un point positif : il se réjouit de savoir où se trouve Aliou Bah, contrairement à d’autres personnalités de la société civile comme Foniké Menguè, Billo Bah ou Habib Marouane, qui sont portées disparues depuis leur arrestation. Pour Kourouma, ces actes ternissent l’image du pays et ne contribuent en rien à améliorer la situation.
« Heureusement, on sait où il est. Son avocat est informé des raisons de son arrestation. Mais la question qui se pose est : pourquoi cet homme est-il arrêté maintenant, alors que ces infractions ont été commises plus tôt ? La réalité, c’est qu’en Guinée, tout le monde est en sursis.
La situation devient de plus en plus compliquée. Ces actes ne nous honorent pas et nuisent à la transition, car ils suscitent des interrogations à l’échelle internationale concernant le respect des droits fondamentaux », a-t-il ajouté, espérant que la procédure à l’encontre d’Aliou Bah se déroulera selon les normes légales.
Laisser un commentaire