Jeudi, au moins 78 personnes ont perdu la vie dans le naufrage d’un bateau surchargé, transportant 278 passagers sur le lac Kivu, selon le gouverneur de la province du Sud-Kivu, Jean-Jacques Purusi. Ce bilan est provisoire et pourrait s’aggraver, a-t-il déclaré à l’Associated Press quelques heures après l’incident, rapporté par L’actualité.
Le bateau a chaviré alors qu’il s’approchait du port de Kituku. Il faisait la liaison entre Minova, dans le Sud-Kivu, et Goma, dans le Nord-Kivu. Des témoins rapportent que dix personnes ont initialement survécu et ont été conduites à l’hôpital local, tandis que les autorités ont par la suite indiqué que jusqu’à 50 personnes avaient été secourues. Les opérations de recherche et de sauvetage se poursuivent.
Cet accident tragique s’inscrit dans une série d’incidents maritimes mortels dans ce pays d’Afrique centrale, où la surcharge des navires est fréquente et les réglementations maritimes souvent négligées.
Les autorités congolaises ont régulièrement mis en garde contre la surcharge et ont promis des sanctions, mais dans les régions isolées, de nombreux passagers ne peuvent se permettre d’utiliser les transports publics en raison du manque d’infrastructures routières.
Un précédent naufrage, survenu en juin près de Kinshasa, avait coûté la vie à 80 passagers. D’autres incidents, comme celui de janvier où 22 personnes sont mortes sur le lac Maï-Ndombe, témoignent d’une situation alarmante. Des témoins du naufrage de jeudi ont noté que le bateau était manifestement surchargé.
Les familles des victimes et des habitants de Goma se sont rassemblés au port Kituku, exprimant leur colère face à la négligence des autorités face à l’insécurité croissante. Les combats entre les forces armées et les rebelles du M23 ont rendu impraticable la route entre Goma et Minova, poussant de nombreux commerçants à opter pour le transport maritime, jugé plus sûr malgré les risques.
Cependant, Elia Asumani, un agent maritime, a averti que la situation devenait périlleuse. « Nous avons peur, a-t-il déclaré à l’AP. Ce naufrage était prévisible. » Bienfait Sematumba, 27 ans, a tragiquement perdu quatre membres de sa famille dans l’accident et a déclaré : « Ils sont tous morts. Je suis seul maintenant. Si les autorités avaient mis fin à la guerre, ce naufrage n’aurait jamais eu lieu. »
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